Le problÚme avec dire la maternité est beau

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Lorsque ma partenaire et moi avons annoncĂ© notre grossesse aux masses choquĂ©es et surprises, j'ai reçu une rĂ©ponse retentissante, rĂ©gurgitĂ©e encore et encore: "Il n'y a rien de plus beau que la maternitĂ©." Bien que j’ai apprĂ©ciĂ© le sentiment de l’époque, j’ai fini par comprendre, en tant que mĂšre d’un enfant de 1 an maintenant, que tout le monde mentait. Pierre froide, menteuse menteuse. Toutes les personnes. Tous. En rĂ©alitĂ©, la maternitĂ© n’est pas belle. Pas tout le temps, en tout cas. Parfois, la maternitĂ© peut ĂȘtre laide.

Ce n'est pas un buffet de papillons sans fin et ce n'est certainement pas toujours ensoleillé et plein d'accomplissement. Cela ne me fait pas toujours me sentir complÚte et cela ne me fait certainement pas me sentir toujours belle ou dans toute ma gloire fertile.

J'examine constamment mes capacités parentales, puis je les compare aux autres, horrifié et honteux à l'idée que quelqu'un puisse faire un meilleur travail que moi.

La maternité m'a laissé, le plus souvent, me sentir impuissant. Tandis que mon enfant mord la jambe et me frappe le visage - il ne parvient pas à nier un instinct de frustration primal - je suis coincé dans une bataille entre la rage totale et l'incapacité de punir avec force. Dans ces moments-là, j'entends les voix de ceux qui plaident en faveur de la fessée, mais je sens la brûlure de toutes les gifles que j'ai subies, puis je reste stagnant, incertain de ce qu'il faut faire.

La maternitĂ© m'a rendu jaloux. Étant loin de la famille Ă©largie, il est parfois impossible de marquer des baby-sitters gratuites. À des moments oĂč nous n’étions pas aussi stables financiĂšrement que d’autres, mon partenaire et moi-mĂȘme nous sommes trouvĂ©s ennuyĂ©s par les photos de voyages en famille que des amis ont postĂ©s depuis leurs vacances Ă  l’étranger, ou par de nouveaux jouets populaires ou des vĂȘtements coĂ»teux jamais portĂ©s achetĂ©. J'examine constamment mes capacitĂ©s parentales, puis je les compare aux autres, horrifiĂ© et honteux Ă  l'idĂ©e que quelqu'un puisse faire un meilleur travail que moi.

La maternitĂ© m'a parfois rendu cruel. J'Ă©tais autrefois patiente, gentille et comprĂ©hensive, mais maintenant, je suis frustrĂ©e, agitĂ©e et intolĂ©rante en un rien de temps, parfois plus rapidement. Je suis plus rapide pour affronter des gens qui semblent rĂ©futer les tactiques de ma parentalitĂ© ou le comportement de mon fils. Il m'est parfois impossible de gĂ©rer un autre tiraillement de la jambe de mon pantalon ou un gĂ©missement ennuyeux lorsque j'essaie de terminer un dĂ©lai ou de rĂ©pondre Ă  un appel au travail. MĂȘme si parfois, j'ai juste besoin d'une pause, je garde les luttes quotidiennes et de minuscules ennuis dĂ©taillĂ©s Ă  l'intĂ©rieur jusqu'Ă  ce qu'ils deviennent tellement accablants que je reste avec un fusible court et un caractĂšre encore plus court.

La maternité m'a laissé sans attrait - émotionnellement, mentalement, physiquement. Pendant 10 mois, j'ai perdu le contrÎle de mon corps, mes étirements, mes envies et mes contractures, comme je ne le savais pas. J'étais encouragée à vivre cette prise de contrÎle interne complÚte comme un «cadeau», un super pouvoir ou une merveille venue directement de la Terre nourriciÚre, mais en réalité, j'étais épuisée, nausée et toujours mal à l'aise. C'est incroyablement difficile, vous savez, de se sentir comme si on ne rentrait pas dans son propre corps, de se sentir comme un étranger qui se promÚne dans ses couloirs. Et quand j'ai pris la parole, quand je me suis plaint ou que je voulais que mon bébé vienne juste de sortir, je me sentais comme si j'étais un ingrat et vaniteux.

La maternitĂ© m'a laissĂ© Ă©puisĂ© au-delĂ  de toute comprĂ©hension possible. J'aurais peut-ĂȘtre tirĂ© quelques nuits blanches Ă  l'universitĂ© et j'aurais peut-ĂȘtre exercĂ© deux ou trois emplois simultanĂ©ment, mais vivre avec un enfant est une chose horrible et pĂ©nible Ă  demander Ă  votre corps. Je me sentais constamment en dehors de moi-mĂȘme, oscillant entre la rĂ©alitĂ© et un enfer inconscient d'absence de communication abstraite. Le dĂ©odorant Ă©tait confondu avec le dentifrice. Le conditionneur a Ă©tĂ© confondu avec le produit de lavage corporel. Manger n'a jamais semblĂ© aussi important que 30 minutes de sommeil ininterrompu. Pleurer Ă©tait une pause bienvenue dans la vie vigilante dans laquelle j'avais Ă©tĂ© propulsĂ©.

Avoir un enfant a tellement réorganisé mes priorités que quelques taches sur mon sweat-shirt semblaient raisonnables et que trois jours sans douche me paraissaient acceptables. Tout ce que la société m'avait convaincu de me soucier de mon apparence n'avait plus d'importance. Jusqu'à ce que je trouve mes repÚres et m'installe dans une routine, je ne m'occupais que de passer au travers de la journée avec un bébé en bonne santé et une once de santé mentale soutenue.

Et juste quand je pensais que j'avais fini, quand la maternitĂ© ne pourrait pas devenir plus laide, avec ses doutes, sa jalousie, son Ă©puisement, sa frustration et son manque d'attrait, je vivais un beau moment. Mon fils mettait ses petits bras inefficaces autour de mon cou et me serrait, me prenant dans ses bras comme si j'Ă©tais le seul Ă  pouvoir le rĂ©conforter. Je le regardais ramper pour la premiĂšre fois, marcher pour la premiĂšre fois ou apprendre un nouveau mot pour la premiĂšre fois, et je serais impressionnĂ© par les ĂȘtres humains et leur capacitĂ© d'apprendre. J'embrasserais le haut de sa tĂȘte ou regarderais son visage innocent, OK avec les dĂ©cisions que j'avais prises qui me conduisaient d'une maniĂšre ou d'une autre Ă  lui.

AprĂšs ĂȘtre devenue maman, avec tous ses mĂ©andres, ses reflux et ses flux, je me suis rendue compte que je n'avais pas besoin d'un buffet sans fin de papillons, ni d'un soleil constant, ni d'un accomplissement dĂ©licieux. Je n'avais besoin que de ces petits et beaux moments pour me rappeler mon objectif: que tous les moments dĂ©cidĂ©ment pas beaux soient au service de quelque chose de plus profond, et que vous ne pouvez pas toujours ĂȘtre profond et amusant en mĂȘme temps. Je l'aurais peut-ĂȘtre compris plus tĂŽt si nous n'avions pas gardĂ© le mythe selon lequel c'est du soleil, de la joie et des licornes pour toutes les femmes qui mettent au monde un enfant.

Je connais beaucoup de femmes qui ont savourĂ© leur rĂŽle de mĂšre, trouvant la joie, le soleil et le brillant Ă  chaque instant. Leurs expĂ©riences sont valables et importantes, mais leurs expĂ©riences ne m'appartiennent pas. Ce qui est Ă  moi, c'est de rĂ©aliser qu'accueillir un enfant dans mon monde ne s'est pas rangĂ© dans le fantasme maternel pittoresque auquel j'avais rĂȘvĂ© si longtemps - et ce n'est pas grave. C'est bien d'ĂȘtre simplement belle de temps en temps.

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