Ce que je pense de mon pÚre étranglé quand je regarde mon enfant à Noël

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Je suis assis par terre devant notre arbre de NoĂ«l extrĂȘmement Ă©clairĂ© et lĂ©gĂšrement dĂ©corĂ©. Mon fils vient de me remettre un livre avant de faire demi-tour, de reculer et de poser son petit corps sur mes genoux. Je commence Ă  lire des informations sur Grover de Sesame Street et ses aventures infinies avant de regarder mon partenaire qui est assis sur le canapĂ© et nous sourit. Je sens le pin frais de l'arbre que nous avons coupĂ© la semaine prĂ©cĂ©dente et, tandis que je lisais une autre phrase Ă  voix haute, je pensais simultanĂ©ment aux biscuits que je cuisinerais et au prochain film de vacances que ma famille va se blottir et regarder ensemble. .

Et c’est en ce moment apparemment parfait et serein que mes pensĂ©es se tournent vers celles de mon pĂšre.

J'ai grandi dans un environnement violent, Ă  la fois physiquement et verbalement. Mon pĂšre Ă©tait violent et en colĂšre 70% du temps, et ma famille ne savait jamais quelle version de «l'homme de la maison» nous aurions chaque jour jusqu'Ă  ce qu'il passe la porte aprĂšs le travail. Mes premiers souvenirs sont ceux de mon pĂšre qui me battait dehors, sur notre porche arriĂšre, avec une force si dĂ©sappointĂ©e que je me suis souillĂ© le pantalon. J'avais cinq ans. Pendant le reste du temps que j'ai passĂ© dans la maison de mon enfance, j'ai Ă©tĂ© une version de cette petite fille: effrayĂ©e, nerveuse et voulant toujours un pĂšre qui n'existait pas. Parfois, mĂȘme maintenant, je suis toujours cette petite fille.

Mon frĂšre, qui est une personne beaucoup plus forte que moi, a coupĂ© mon pĂšre aprĂšs qu'il ait jetĂ© ma mĂšre dans les escaliers et se soit cassĂ© la cheville Ă  deux endroits. J'ai eu plus de mal Ă  le couper complĂštement de ma vie. Je m'efforce d'expliquer correctement mon dĂ©sir, Ă  ceux qui ne peuvent ou ne comprennent pas, mais une partie de mon cƓur tient fermement Ă  un idĂ©al spĂ©cifique. J'ai cette photo d'une relation pĂšre-fille Ă  jamais enracinĂ©e dans mon cerveau, puis piquĂ©e par d'autres vraies images et messages d'amis qui entretiennent cette relation avec leur pĂšre, et je ne peux tout simplement pas me rĂ©soudre Ă  l'abandonner complĂštement, mĂȘme si ce n’est que l’ombre d’un avenir dĂ©sormais impossible.

Et cette ombre est restĂ©e. Bien que prendre mon pĂšre hors de ma vie soit sans aucun doute une dĂ©cision saine, je souhaiterais que cela ne soit pas une nĂ©cessitĂ© si douloureuse. Maintenant que j'ai un fils qui aime m'asseoir sur les genoux et m'Ă©couter lire, je pense parfois au fait indĂ©niable qu'il grandira sans mĂȘme connaĂźtre son grand-pĂšre maternel et que, lorsque je le fais, des larmes invisibles tombent de mon sourire les yeux. Je pense aux moments oĂč il n'Ă©tait pas en colĂšre ou violent, mais aimant et (gĂ©nĂ©ralement) plein de ressentiment, et je lui criais silencieusement. Pourquoi ne pouvais-tu pas ĂȘtre comme ça tout le temps? Pourquoi ne pouvais-tu pas ĂȘtre le pĂšre qui m'a toujours fait sentir en sĂ©curitĂ© au lieu d'avoir peur? Pourquoi?

Je lĂšve les yeux et imagine mon pĂšre assis sur la chaise vide Ă  cĂŽtĂ© de mon partenaire et le vois jouer avec le petit-fils qu'il ne rencontrera jamais. Je souhaite qu'il puisse lui acheter des cadeaux et commenter son sourire magique et que je me sentirais Ă  l'aise de le laisser tenir mon fils du tout. J'ai vu le pĂšre de mon partenaire jouer avec, tenir et mĂȘme faire la sieste avec notre fils, et je deviens triste, jaloux et pieux, tout Ă  la fois.

Je pense aux rĂ©unions de famille que nous aurions pu avoir, oĂč mon pĂšre aurait pu cuisiner pour mon fils et mon fils aurait passĂ© le reste de l'annĂ©e en suppliant de rendre visite Ă  papy pour qu'il puisse cuisiner pour lui. Je peux presque sentir tous les accessoires portoricains qu’il avait l'habitude de cuisiner pour NoĂ«l et mon cƓur commence Ă  se pencher sur l'intĂ©rieur de ma cage thoracique; lourd que mon fils ne sentira jamais ces odeurs.

Et c’est ce que sont les vacances sans un pĂšre qui n’est ni loin ni mort ni dĂ©ployĂ©, mais nĂ©cessairement absent. C'est un mĂ©lange cruel de bonheur, de soulagement, de tristesse et de nostalgie. Je veux les choses que je sais que je ne peux pas avoir, pas seulement pour moi mais pour mon fils. Je veux le mirage qui est hors de portĂ©e et mĂȘme si je sais que je ne le toucherai jamais, je continue Ă  ramper dans le sable, demandant de l'eau Ă  un homme qui - dans mon monde et de mon choix - n'existe plus .

Je sais que mon pĂšre a fait son lit avec des poings en colĂšre et des mots toxiques, mais j'ai mal pour tout ce qu'il ne peut plus avoir. Je l’imaginais assis seul la veille de NoĂ«l, mangeant un repas qui devrait ĂȘtre pour quatre mais qui n’est plus plus que pour un maintenant, feuilletant les canaux et souffrant de solitude. Je le vois Ă  cĂŽtĂ© d'un petit arbre avec un minimum de cadeaux dessous, parce que ni son ex-femme, ni son fils, ni sa fille ne lui ont envoyĂ© quoi que ce soit pour les vacances. Je pense Ă  tous ses petits-enfants qu'il n'a jamais rencontrĂ©s (pas seulement mon fils) et Ă  quel point ils seront heureux d'ouvrir les cadeaux de tous les membres de la famille Ă  l'exception de lui, le matin de NoĂ«l.

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